vendredi 28 mars 2008

Pérou-Bolivie-Paraguay -2-

Nouvelles du PBP-2 en Bolivie

Comme participant du PBP-2, j'aimerais tenter d'exprimer les sentiments qui m'animent de même que les sentiments de ceux qui vivent avec moi cette extraordinaire expérience humaine. Je voudrais d'abord souligner le fait que, dès le début de ce voyage, chaque membre de notre groupe s'est senti responsable de sa réussite en s'impliquant à fond, l'un s'inquiétant du bien-être de l'autre. Cette implication a fait en sorte que des liens se sont créés, des amitiés se sont développées, et tout cela réuni a contribué à sceller l'unité du groupe, lui permettant de mener à bien le projet de venir en aide aux plus démunis, particulièrement ceux du Pérou, de la Bolivie et du Paraguay. Je pense que chacun d'entre nous, à sa manière, tente de mettre en pratique ce que Roger nous dit souvent, à savoir que ''l'important, c'est d'abord d'aimer''.

Nous sommes présentement à Vallegrande et que vous dire sinon que les besoins et le travail ne manquent pas. Que ce soit à la ferme, à l'orphelinat ou encore à la cuisine, chacun se fait un point d'honneur d'apporter sa contribution Et ce n'est pas toujours facile. En bons Québécois qui se respectent, nous sommes confrontés au choc culturel, c'est-à-dire à la facon de vivre de ceux que nous voulons aider. Nous aimerions que les choses soient planifiées, réalisées et finalisées dans les délais prévus. Ce qui est rarement le cas. Il faut apprendre à vivre avec les contraintes que sont le manque d'outils, les matériaux qui tardent à arriver, ceux qui arrivent et qui ne correspondent pas à ceux qu'on a commandés. Que d'ingéniosité il faut souvent faire preuve pour mener à bien une tâche! Chez-nous, c'est si facile; lorsqu'il nous manque quelque chose, on s'empresse de se le procurer. Ce n'est pas le cas en Amérique du Sud, même si on veut le faire. Surtout pas à Vallegrande où les commerçants semblent s'être donné le mot pour être en rupture de stock. Mais aussi, souvent, les gens ici ne peuvent se payer ce dont ils ont besoin, alors ils utilisent des moyens à leur portée pour faire leur travail, moyens qu'on a envie de trouver peu opportuns. C'est quelque chose qu'on a souvent de la difficulté à accepter. Pour eux, le temps n'a pas la même valeur que nous lui accordons. Pour nous, c'est synonyme d'argent, pas pour eux. À preuve, dimanche dernier, certains d'entre nous sont allés à La Higuera, là où le Che est mort. Le tarif était fixe. Les chauffeurs ont attendu le temps qu'on fasse notre visite. Nous aurions pu prendre une ou deux heures de plus que le tarif aurait été le même. Essayez d'en faire autant au Québec!

Je disais plus plus haut que le travail ne manquait pas à Vallegrande et vous pouvez en juger par vous-mêmes:

À la ferme, à quelques minutes de la ville:

des échaffauds à construire, un escalier à faire pour le silo, un abreuvoir à vache à rendre fonctionnel, des champs de fraises à nettoyer.

À l'orphelinat:

- une nouvelle cuisine à construire

- des lits à réparer

- de la pierre et du sable à charroyer

- des housses de matelas et des draps à coudre

- 5 petites chambres de bain à décaper et à poser de la céramique















La liste n'est pas exhaustive et il y aura encore du travail pour le PBP-3, soyez sans crainte.


Il y a aussi le volet culturel de notre voyage qui ne manque pas d'être intéressant en même temps que très enrichissant. Un moment magique de ce volet fut sans doute ce fameux matin du Nouvel An 2008 alors qu'à 6h30 du matin, on se lançait à l'assaut du Machu Picchu sous un ciel sans nuage. Que d'émotions ressenties en voyant le soleil se lever sur ces ruines qui témoignent du passé fécond des Incas!


Que retiendrons-nous de cette expérience?
À chacun de le dire mais je crois bien que les choses ne seront jamais plus tout-à-fait les mêmes. La prise de conscience profonde de la chance que nous avons de vivre dans un pays tel que le nôtre découle naturellement de cette expérience de solidarité. Nous serons sûrement un peu plus sensibilisés aux problèmes que vivent les populations du tiers-monde.

Peut-être aussi serons-nous plus enclins à développer une simplicité volontaire qui fera qu'on ne consommera que pour répondre à nos vrais besoins. Le fait qu'on ait parfaitement réussi à vivre pendant 3 jours sans nos valises en arrivant à Lima (elles étaient rendues au Chili) démontre bien que lorsque nos besoins primaires sont comblés, le reste devient beaucoup moins important. Mardi prochain, nous entamons la dernière étape de notre voyage qui nous amènera au Paraguay.

Merci à Roger de nous permettre de vivre cette merveilleuse expérience.

Louis Rochefort, 18 janvier 2008

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